Est-ce qu’on en aurait pas un peu marre de s’adapter au rythme des hommes ?
Et s'oublier au passage !
L’autre jour, suite à la trilogie du Crush à Moustache, Clémentine, l’une des queen du podcast Quoi de meuf ? est venue me dire en DM : « Mais enfin, il est bien mignon ce moustachu mais c’est encore toi qui s’adapte à son rythme ! Au feu ! Qu’ils grandissent un peu avec leurs problèmes ! ».
Ah putain. J’ai ri jaune, mais c’était vrai. Ce garçon était lent et apeuré, avec plein de problèmes à régler, et j’ai pris sur moi de le laisser revenir à chaque fois. Il a eu l’honnêteté d’arrêter le truc. Il s’est rendu compte qu’il pouvait pas me faire poireauter alors que je le kiffais bien. Mais que se passe-t-il quand on tombe sur un mec qui n’a pas cette présence d’esprit ?
Bah, ça donne PetitEx.
Pendant deux ans, j’ai attendu qu’il se décide, il disait que pour être amoureux il avait besoin de temps.
Moi, la première fois que je suis tombée vraiment amoureuse, j’avais 23 ans, le mec était marié, j’étais con, mais con. On s’est dit « Je t’aime » au bout d’une semaine. Les anciens lecteurs de mon blog s’en souviennent : on a ensuite vécu 6 mois délirants de folle passion amoureuse. C’était très beau, un peu destructeur, mais c’était surtout allé très vite. Avec GrandEx, on a mis un peu plus de temps : 3 mois ; et la grande histoire d’amour a duré 9 ans.
Mon rythme, ce n’est pas la lenteur ! Quand je sens une alchimie, j’ai tendance à vouloir y aller sans me retenir. L’amour ne me fait pas peur, je fonce et je me laisse porter. PetitEx, lui était plus du genre constipé.
Ça ne pouvait pas vraiment marcher, mais j’ai fait comme beaucoup de femmes : je me suis dit qu’il allait avoir une épiphanie et j’ai pris mon mal en patience. Droguée que je suis aux comédies romantiques et embrigadée par le mythe de la fille qui arrive à changer ce mec au type d’attachement évitant !
Je ne surprendrai personne en disant que prendre son mal en patience, ça ne marche pas, il y a toujours quelqu’un qui finit insatisfait. Au final, il n’a jamais eu le moindre sentiment amoureux pour moi, car je ne lui plaisais pas assez, il me l’a dit quand on a rompu. Cette affaire était perdue d’avance, et en bonne assujettie au patriarcat amoureux, j’ai mis un temps fou à m’en rendre compte et j’ai passé mon temps à m’adapter. J’avais complètement perdu de vue mes besoins et mon rythme à moi
En vrai, combien on est à s’adapter chaque jour au rythme de notre partenaire ? A devoir aller doucement pour lui ? Combien on est à essayer de le ménager pour vraiment prendre le moins de place possible ? Pourquoi on s’échine autant à cesser d’exister ?
Halte à la tyrannie amoureuse !
Il y en a combien des femmes qui sont tombées sur ce type qui leur dit « ah mais je croyais que c’était clair qu’on n’était pas vraiment ensemble » alors qu’il n’a jamais pris la peine de le dire, et qu’elles ont attendu derrière lui pour oser avoir cette fameuse conversation ? Combien qui sont par défaut avec un type qui « veut rien de sérieux », alors qu’elles veulent une relation stable et qu’elles se disent qu’il va changer d’avis bientôt ? Combien qui revoient leurs attentes à la baisse car « tu comprends j’ai beaucoup de travail, beaucoup de loisirs et peu de temps à te consacrer » ?
Et si on arrêtait de les attendre et de s’adapter, encore et encore ? Et si on se tirait dès qu’on voit qu’on doit encore s’adapter à un rythme ou à des envies qui ne sont pas les nôtres à court ou long terme ? Et si on apprenait à respecter et assumer nos propres besoins, sans s’excuser ? Est-ce que ce serait si grave dans le fond ? Qu’est-ce qu’il se passerait ? Le monde ne s’écroulerait pas, on serait juste …célibataire. Imaginez, ce serait révolutionnaire !
Il y a peu, je me promenais en after à la recherche des toilettes. Un garçon très sexy est venu m’embrasser de son propre chef, comme ça, tout droit. Encore un coup de l’Esprit de l’After – mon ange gardien personnel - qui me fait toujours embrasser le plus beau garçon du bordel.
Dans le Uber qui nous ramenait, on s’est retrouvés à discuter de ce qu’on voulait dans la vie. C’est là qu’il s’est passé un truc fou : je lui ai dit tranquillement et calmement que ce que je voulais en ce moment, c’était tomber amoureuse et construire quelque chose de très complice et de très joli avec quelqu’un.
Jamais je n’avais osé assumer aussi clairement ce que je voulais, jamais. Sans doute que je l’ai dit à lui, qui avait les plus beaux biceps de la soirée et un très joli menton, car ça ne prêtait pas à conséquences. Il n’était pas vraiment disponible. Il exagérait. Grave.
Tomber amoureuse de lui, ça ne rentrait pas vraiment dans le brief du moment : il y avait bien d’autres hommes dans mes afters et il a été sincère sur le fait qu’on ne pouvait rien avoir de plus lui et moi.
Pourtant, ça ne nous a pas empêché de passer un joli week-end, juste pour le plaisir de l’instant. Un peu comme un genre de cadeau qu’on se serait fait. Il est revenu me voir au bout de quelques heures, le temps de prendre une douche et d’arroser ses plantes. On avait plein de trucs à se raconter, alors on a eu de grandes conversations sincères et intimes sur nos vies, on s’est envoyés plein de messages cools et des blagues de neurchis, et puis on s’est mutuellement relâchés dans la multitude le dimanche soir.
J’ai décidé avec cette newsletter de faire la révolution de mes comportements. Alors s’il y a bien un truc que j’ai décidé d’apprendre à faire, c’est de dire exactement ce que je veux dès le départ : ce n’est pas sale de vouloir tomber amoureuse. L’amour, c’est toujours la plus belle chose au monde. Ce n’est pas sale d’avoir envie d’une belle histoire. Ce n’est pas sale d’être capable de faire de la place pour un complice dans sa vie. S’ils ne sont pas en phase, s’ils ont trop peur ou que sais-je encore, hors de question que je m’adapte, ils resteront dans la case de la jolie surprise éphémère.
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Si vous voulez aller plus loin sur ce sujet, l’épisode “L’ingénieur et l’infirmière” du podcast Le Coeur sur la table est génial. J’adore tout particulièrement le passage sur les liens entre les théories de l’attachement et le patriarcat.
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Par ailleurs, je ferme boutique pendant au moins deux semaines, je file au Mexique. Pour suivre le périple, c’est sur Instagram :